Se laver les mains, une façon simple et efficace d’éviter la contamination. Mais comment le savon parvient-il à anéantir le Covid-19 en moins de 40 secondes ?
Les mains, point de passage
Mesurant 125 nanomètres de diamètre, le Covid-19 est cent fois plus petit qu’une cellule humaine. Un millilitre de crachat en contiendrait plusieurs dizaines de millions. Le virus peut stagner plusieurs heures sur une surface et toujours posséder sa nocivité. C’est généralement par l’intermédiaire des mains qu’il pénètre à l’intérieur de notre corps. Une étude publiée par l’American Journal of Infection Control a montré qu’une personne se touchait le visage 23 fois par heure en moyenne. Sur l’ensemble des contacts avec le visage, 44 % impliquaient un contact avec une membrane muqueuse, les yeux, le nez ou la bouche, points d’entrée du Covid-19. C’est donc lorsqu’il est sur les mains qu’il faut absolument le stopper.
Une membrane vulnérable
Le virus est constitué d’une enveloppe. Elle protège son matériel génétique. Elle possède aussi sur son pourtour des protéines en forme de pointes, ce sont les « clés d’accès » qui lui permettent de pénétrer dans les cellules hôtes pour se répliquer. Or cette enveloppe est constituée de lipides, c’est-à-dire de gras. Et c’est là son point faible.
Le virus détruit en 20 secondes
L’arme infaillible pour attaquer cette membrane a été inventée 2800 ans avant Jésus-Christ par les Babyloniens, c’est le savon. La recette de base n’a pas changé depuis plus de 4 800 ans : mélanger de la graisse ou de l’huile avec un alcali tel que la soude caustique (hydroxyde de sodium). Comment ça marche ? Les principes actifs du savon, les tensioactifs, sont des molécules en forme d’épingle, composées de deux parties, l’une aimant l’eau, l’autre les corps gras. Lorsque le savon est en contact avec le virus, la partie des tensioactifs attirée par les corps gras s’accroche à la membrane lipidique du virus. Lors du rinçage, cette partie reste attachée au virus, tandis que la partie des tensioactifs attirée par l’eau est entraînée par l’écoulement et provoque la rupture de la membrane. Le virus est détruit et se décroche de la peau.