Boisée, fleurie, fruitée, ambrée… Nous sommes capables de reconnaître plus de 10 000 odeurs différentes. Naturelles ou artificielles, comment sont-elles produites ?
On distingue deux procédés de fabrication du parfum : la distillation et l’extraction.
La distillation
Elle consiste à extraire le parfum par vapeur d’eau dans un alambic. L’alambic est une cuve en acier surmontée d’un tuyau en serpentin dans laquelle on place les végétaux et 5 à 10 fois leur volume d’eau. La cuve est chauffée et mise sous pression, pour que la vapeur entraîne l’odeur du produit. En traversant le serpentin et en refroidissant, la vapeur se condense et l’on obtient de l’huile essentielle.
L’extraction
Une autre méthode consiste à faire infuser les matières végétales dans un mélange de solvant et d’eau, à 60°C environ. Cette méthode était autrefois pratiquée avec de l’huile. Aujourd’hui, on utilise des solvants volatils, comme l’éthanol, le méthanol, le benzène ou le dioxyde de carbone. Après évaporation, on obtient une sorte de cire, la « concrète ». En la mélangeant à de l’alcool, chauffée puis refroidie, la partie huileuse de la concrète est éliminée pour obtenir de « l’absolue ».
Chaque solvant est sélectif pour un type de plante. Le CO2 est utilisé pour extraire les substances peu odorantes, par exemple les écorces, les graines ou les épices. Sous pression et à une température inférieure à 40°C, le CO2 devient liquide : on y plonge alors les végétaux, qui n’ont ainsi pas besoin d’être chauffés inutilement. Une fois évaporé, il ne reste aucune trace de solvant.
Les huiles essentielles constituent pour la plupart les notes de tête, tandis que l’absolue est utilisée en note de fond.
Les parfums de synthèse
Comme dans le textile, où les nouvelles matières comme le lycra ou le polyester ont permis de créer des vêtements aux propriétés diverses, la parfumerie tire aujourd’hui partie des progrès de la chimie.
Les molécules de synthèse n’ont pas complètement remplacé les matières premières naturelles, mais elles viennent compléter la gamme de fragrances à disposition du parfumeur. L’odeur de synthèse est parfois même plus fidèle, comme dans le cas de la rose.
De plus, certaines matières premières sont particulièrement difficiles à trouver (des fleurs qui ne poussent que quelques semaines par an, par exemple). Grâce à la synthèse, on peut obtenir un parfum stable et en grande quantité.
Pour autant, ce n’est pas forcément moins coûteux : certains mélanges nécessitent une suite d’opérations complexes et longues : chloration, distillation, cyclisation, hydrogénation, estérification Plus il y a d’étapes et plus le produit coûtera cher.
50 à 90% de la composition d’un parfum est constituée par des molécules de synthèse. Le n°5 de Chanel est par exemple un mélange d’absolue d’ylang-ylang et d’aldéides. Aujourd’hui, certains appareils sont capables de « sentir » un bouquet, d’analyser chaque odeur et des les recréer artificiellement. On peut même inventer des odeurs, ou obtenir un produit qui sent la truffe, ou la tomate !
A SAVOIR !
La note de tête est la senteur chimiquement volatile, que l’on sent immédiatement après avoir vaporisé le parfum. Elle a souvent une forte odeur d’alcool.
La note de cœur, qui se diffuse entre la 2ème et la 3ème heure, est souvent celle qui définit le parfum.
Le note de fond, la plus diffusive et la plus tenace, est celle qui persiste plusieurs heures sur la peau.